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24 mars 2019

Moins de 24 h A/R pour une sortie bivouac en piémont cévenol!

Le week-end dernier, j'ai participé avec Sub 24 à la rando bivouac dans le piémont cévenol, près de Quissac (30).
J'ai connu Charles et son Sub24 par Vélocité, l’association pro-vélo de Montpellier dont j’ai déjà parlé. J'attendais avec un certain appétit cette sortie depuis celle "Sun Rise Ride" dont j'ai parlé ici. C'est vraiment le genre de plans qui me plaisent.
La météo était tout simplement parfaite: soleil mais quasi pas de vent, températures au dessus de 20° la journée.
Ayant éclaté dimanche dernier la jante de mon vélo de cyclo-camping sur lequel j’avais prévu de rouler ce week-end, je me suis rabattu sur ma randonneuse légère Méral. Problème : elle n’était pas du tout prête pour cette mission.
Il m'a donc fallu mettre le turbo samedi matin pour la mettre en état de rouler avec le matos pour une soirée et une nuit bivouac. Vite dit mais pas si vite fait.

J'ai dû, à l’arrache, samedi matin
trouver un rayon chez un détaillant du coin ;
le monter ;
rayonner ma roue ;
puis surtout remonter mon porte-bagages avant surbaissé, ce que je n’avais pas fait depuis ma traversée des Alpes en 2016.

Fixer un porte-bagages sur ma fourche défectueuse

En effet, l’œillet de fixation du bas de fourreau de fourche gauche sur lequel se fixe le porte-bagages avant s’était cassé dans la descente du col de la Madeleine lors de l’avant-dernière étape de ce voyage de l'été 2016. Même si j’avais réussi à bricoler sur la route une solution de fortune à l’aide de ma ceinture (en toile) pour terminer ce « raid » sans encombre, je n’avais pas vraiment souhaité réparer. Cela m’aurait obligé, pour respecter les règles de l’art, à faire braser un nouvel œillet et donc à brûler la peinture de ma fourche ce à quoi je ne pus jamais me résoudre. Je tiens trop à la belle peinture lavande nacrée ! Elle ne se refait pas ! De fait, j’avais renoncé depuis lors à remonter mon porte-bagages à l’avant et donc partir pour des virées à étapes avec ce vélo. Mais la nécessité d’activer un plan B – ou renoncer au week-end – m’obligeait à revenir sur cette décision samedi matin. En effet, après avoir tenté sans succès d’installer un porte-bagages arrière de récupération, je n’ai pas eu d’autre choix que de réinstaller le porte-bagages avant, dernière solution réalisable dans le temps qui me restait.
Après 1 heure de bricolages, j’avais l’impression d’avoir réussi en remplaçant la ceinture par des colliers Rislan. Il me semblaient bien serrés et suffisamment solides.

Premiers problèmes et faux départ

Hélas, dès les premiers tours de roue et le premier ralentisseur qui envoya mes sacoches en sursaut, j’ai constaté que mon PB avait bougé à l’endroit de mon bricolage de fortune. J’ai logiquement laissé partir mes compagnons pour prendre le temps de remettre l’ouvrage sur le métier et tenter de réparer plus solidement afin de sauver mon plan du week-end. J’y suis arrivé en solidarisant plus efficacement la base de la fourche, le porte-bagages et l’attache rapide avec la bandoulière de ma sacoche, que j’utilisais de la même manière probante que ma ceinture en Savoie. J’ai aussi viré la moitié de mon barda pour alléger mon chargement au max. Exit le réchaud, la popote etc. Je gardais finalement ma tente (légère) in extremis (peur de cailler la nuit). J’ai eu l’idée de l’installer enroulée dans mon matelas pneumatique sur le porte-paquets (encore une fois, cet accessoire désuet me sauve la mise). Les sardines (comme les maquereaux vin blanc d’ailleurs) seront aussi abandonnées (j’en taillerai au couteau dans des morceaux de bois pendant la veillée), ce qui limitait d’autant le poids sur le PB avant puisqu’il ne supportait que 2 sacoches contenant des choses volumineuses mais légères (duvet, qq habits, etc. et aussi une boîte de thon 😉). Les 2 mâts de la canadienne voyageront fixés sur la barre horizontale avec 2 sangles, comme prévu.

Une fois le problème du porte-bagages réglé, il me restait quand même à solutionner un autre petit soucis : ma dynamo sous bases Sanyo faisait du bruit. Le « Mc Guyver » qui sommeille en moi a de nouveau été appelé à la rescousse. Cette fois-ci, le prélèvement d’organe a été fait sur mon cale-pied gauche : utilisation d’une lanière en cuir que j’ai réussi à enrouler autour du boîtier de pédalier puis à serrer assez fort pour forcer la dynamo dans sa position la plus avancée ; juste ce qu’il fallait pour empêcher qu’elle ne frotte sur le pneu. Lanière de cuir, sangle de sacoches : voici une nouvelle preuve que ces petits accessoires, quelques fois considérés superflus à notre époque de l’ultraléger-roi, peuvent se révéler salvateurs dans les situations un peu scabreuses. J'en emporte toujours et je ne le regrette jamais!

Enfin, la route!

C’est donc vers 16h30 que je prenais enfin la route vers Quissac et la chapelle de Pise, à environ 40 km de Jacou où j'étais encore, seul, une grosse heure après le départ de mes camarades. Pour avoir une chance de les rattraper, il me fallait tirer tout droit par la D21 au lieu de suivre comme eux un itinéraire tranquille par les petites routes.

J’épargnais ainsi quelques kilomètres. La belle lumière de cette fin d’après-midi allait m’accompagner jusqu’à Quissac (30) et combien de fois me dis-je : « qu’est-ce que c’est beau ! » ? J’étais bien. Je roulais régulièrement, sans me mettre dans le rouge, le vélo juste bien chargé, dans son « registre de vol ». Cela me confortait dans mon intuition que mon chargement initial – réalisé à la va-vite – était trop lourd. J’avais déjà constaté par le passé que le chargement à l’avant sur mes vélos ne doit pas dépasser 7 kg et même idéalement 6 kg pour ne pas altérer trop radicalement le comportement du vélo. J’en avais la confirmation.
La circulation que j’appréhendais sur cette route départementale était finalement tout à fait acceptable. Peu avant St Bauzille-de-Montmel, je retrouvais l’itinéraire prévu. Les voitures devenaient rares une fois sorti du village, ce qui ajoute au plaisir de rouler.
Grâce aux SMS échangés régulièrement avec Charles, nous pouvions jauger l’écart nous séparant et estimer que nous nous rejoindrions à Quissac où j’arrivais finalement assez rapidement (en m’étant trompé d’itinéraire sur les derniers kilomètres).

Flâneries et apéro à Quissac

Je m’attendais à retrouver mes compagnons sur les berges du Vidourle, au niveau du café bar du vieux pont ; mais non, ils avaient fait une halte au Lidl du coin pour se ravitailler (en bouteilles) pour la soirée. Je les attendis donc, flânant au bord du Vidourle, profitant du calme – à peine perturbé par quelques canards et une oie – de cette rivière endormie ce jour, mais connue pour ses crues furieuses et ses déchaînements meurtriers lorsque son lit peine à contenir les trombes d’eaux déversées sur les flancs Sud des Cévennes par les « épisodes cévenols » automnaux comme en atteste l'échelle des crues sur la maison en face du pont.

Les copains ne tarderont pas. Comme promis (et selon ce qui ressemble à une tradition du Sub24) nous nous désaltérons d’un bon demi en terrasse du café du pont, baignés des derniers rayons chaleureux de la journée. Leur disparition derrière la montagne donne le signal du départ. Après avoir enfilé une couche de vêtement – nous ne sommes qu’en mars, après tout– nous enfourchons nos montures pour les 5 derniers kilomètres qui nous séparent de notre lieu de bivouac, proche de la magnifique chapelle de Pise.

Passage VTT non prévu

Le « raccourci » que j’avais suggéré à Charles se révéla « galère ». Le chemin carrossable s’est transformé assez vite en sentier, ce qui était prévu (pas très long : quelques centaines de mètres). Par contre, ce qui ne l’était pas, c’était les grosses tranchées et profonds fossés à franchir avant que nous puissions retrouver un chemin roulant. Artur sur son VTT se régale dans les franchissements des bosses et des creux mais pas tout le monde ; surtout pas François et Daphné en tandem. On leur a donné un coup de main – c'était la moindre des choses – et les obstacles ont été franchis finalement sans trop de mal. Voilà donc un raccourci tout théorique qu’on évitera au retour. J’étais penaud d’avoir causé ces tracas, heureusement assez brefs. La chapelle bien visible au-delà du champ, légèrement en hauteur, nous rassurait : nous touchions au but avant la nuit.
Le crépuscule et sa lumière toute en nuances conférait au site splendide une ambiance sobre et douce, presque mystérieuse.
Impossible cependant de se laisser aller à la contemplation et de tenter d’en profiter trop longtemps si nous voulions monter le camp sans frontale. Patrick et Magali, arrivés par eux-mêmes un peu plus tôt, sont déjà installés. J’arrive le dernier car je n’ai pu m’empêcher de monter à la chapelle qui m’attire, je l’avoue, alors que les tentes de mes camarades sont déjà quasiment toutes montées et l’apéro servi (une fois encore, pas la dernière).

Bivouac de rêve

La soirée bien sympa, un peu arrosée, ne s’est pas éternisée. Merci à Artur qui m’a bouilli de l’eau dans son réchaud pourtant presque à sec de gaz pour mes coquillettes 3 mn ; merci aux autres pour le rouge que j’ai bu pour la 1 ère fois de ma vie dans un bol en plastique (entre ça ou rien, j’ai choisi ça et ça m’allait bien). Merci à tous et à la nuit étoilée pour l’ambiance magique du bivouac.
Elle fut bonne, cette nuit. Je ne regrettais pas d’avoir pris la tente, car la température a, comme d’hab, baissé brutalement avant l’aube.

Comme toujours en bivouac, je m’éveillais peu avant le lever du soleil, m’extirpais en silence de ma canadienne exiguë et m’esquivais du camp encore endormi, tel un sioux sur la pointe de ses mocassins, pour aller me promener, contempler le jour se lever sur la campagne, respirer la fraîcheur humide du matin et admirer la « ligne bleue des Cévennes » visible tout au loin depuis le parvis roman de la si belle chapelle de Pise. Un plaisir méditatif solitaire comme je les aime…

De retour au camp, les premiers se levaient à leur tour, puis les suivants et rapidement jusqu’aux derniers dormeurs/ronfleurs ( 😉 Charles).

A 9h30, petit dej enquillé, nous repartions, non sans faire le crochet par la chapelle, cette-fois-ci mise en lumière par les rayons d’un soleil déjà chaud et éclatant, magnifiquement placée au premier plan d’une toile d’azur profond d’ici (le Sud) dont on ne se lasse décidément jamais.

J’avais rapidement réparé avant le petit dej mon pneu trouvé plat au bivouac. Mais dès les premiers hectomètres de ce dimanche, comme hier après-midi, j’étais inquiété par un frottement suspect, cette fois-ci sur mon pneu. Bien décidé à ne pas risquer une nouvelle fois de laisser mon Panaracer à 30€ s’user et s’entailler sur le flanc, comme je l’ai déjà négligemment laissé faire à mes dépends (et surtout celui de mon portefeuille) l’année dernière, je m’arrêtais pour tirer ça au clair et m’ôter ce souci de la tête. Contrarié, je laissais comme hier mes compagnons filer sans moi de crainte d’être un boulet et de les mettre en retard, déterminé à résoudre rapidement mais sans précipitation cette «panne ».

Elle était bénigne, heureusement. Il m’a suffi de réinstaller mes sacoches avec grand soin et regonfler un peu mon pneu avant. 10 mn plus tard, tout était rentré dans l’ordre et j’étais à nouveau en route, cheveux au vent (casque oublié à la maison). Pause boulangerie à Quissac pour le croissant cérémonial et me voilà vite reparti à la poursuite de mes camarades.

Poursuite ?? Façon de parler ! A Brouzet-lès-Quissac, me voilà déjà détourné par ma curiosité ! C’est vrai, je le reconnais, j’ai du mal à passer par un nouveau village sans faire un détour par la place de l’église (et de la mairie qui la jouxte, en l’occurence). Je continue. Chic un nouveau col coché (col de Fanlade) ! Carnas, le faux plat montant avec la vue sur le Pic Saint-Loup et l'Hortus

et puis « à la bonne heure ! », en haut, avant de basculer vers St Bauzille-de-Montmel, je retrouve le groupe comme je l’espérais. La descente printanière est délicieuse. Les cyclos de la région sont de sortie, pas les voitures. J’aurais le plaisir de rouler jusqu’au retour à Jacou avec les copains du week-end, à discuter et faire plus ample connaissance. Après tout, c’était bien aussi le but !

A refaire!

Voilà un week-end qui se termine bien. Certes, il m’a fallu un peu d’obstination pour que je le boucle avec les autres malgré mes déboires mécaniques. Mais je n’ai pas regretté. Ce fut une première très réussie pour moi. La prochaine fois, si la tendinite de ma cyclote est guérie, nous viendrons à deux.
Je remercie Charles pour son organisation et plus encore pour l’esprit cool et sympa qu’il donne à ces sorties, et chacun des participants qui m’ont aidé à combler les manques dans mon paquetage.


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