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02 novembre 2020

Cyclotourisme en Drôme provençale: festival de couleurs d'automne

La 2ème vague de COVID a eu raison de nos plans initiaux pour les vacances de la Toussaint, mais nous avons eu la chance de pouvoir nous retourner et passer un magnifique week-end à vélo dans la Drôme, entre Diois et Baronnies, zone désormais appelée "Drôme Provençale".

Pour le logement, les campings sont quasi tous fermés à cette époque et même ceux qui indiquent une fermeture au 31 octobre n’acceptent plus de campeurs sous tente (camping cars?) Il est vrai qu'à cette saison et cette altitude moyenne, les températures sont fraîches et le jour tombe tôt. Donc pour l’hébergement, notre plan a été de passer par le réseau des Warmshowers dont nous faisons partie depuis quelques années. Nous avons accueillis plusieurs cyclos chez nous mais avions jusqu’ici passé seulement une nuit dans le réseau, à Brive-la- Gaillarde, lors de nos vacances en Auvergne/Périgord. Ce serait l'occasion de faire de nouvelles rencontres.

C’est chez Nicolas à Aubenasson que nous avons passé la première nuit. J’arrive vendredi soir sous des trombes d’eau. Une zone orageuse très active a bien arrosé la région mais les différents sites météo sont unanimes: beau temps pour samedi et dimanche. Je reste confiant. Le moral reste donc très bon. Accueil très sympa dans sa maison de village - un hameau plutôt - coincé dans un vallon sur les flancs Sud de la Drôme, au milieu du vignoble de Die fameux pour sa Clairette.
Nous décollons vers 9h30 samedi matin dans une atmosphère très humide suite aux orages de la veille, ce qui génère une brume qui nous présente les paysages sous une belle lumière.

Col du Pas de Lauzun
Vignoble de Die
Nous rejoignons rapidement la vélo-route de la Drôme, tout juste rebitumée, d’un confort royal.
Au niveau d’Aouste-sur-Sye, nous bifurquons plein Sud, en direction de la forêt de Saou. La route s’élève gentiment. La brume et les rayons de soleil s’entendent pour créer une belle atmosphère, qui nous accompagne jusqu’au pas de Lauzun (ou de Lauzens). C’est un défilé étroit, creusé par le torrent, qui a forcé à construire la route dans la paroi, grâce à de splendides encorbellements.
Pas de Lauzens


La montée continue jusqu'au Col du Pas de Lauzun, curieusement refusé par le Col des Cent Cols.
Col du Pas de Lauzun
Pas de Lauzens
Le brouillard a disparu, le ciel est d'un bleu splendide et la profusion des couleurs d'automne est continue. De ce col, nous pouvons commencer à percevoir le caractère très exceptionnel du site de la forêt de Saou. Il se situe dans un synclinal perché qui crée une cuvette presque parfaite dont les bords, vus de l'intérieur, sont constitués de hautes crêtes et de l’extérieur sont largement formés de falaises verticales, paradis des grimpeurs. Les 3 Becs surplombant le Col de la Chaudière en sont les icônes visibles depuis très loin (par exemple le Mont Mézenc en Haute Loire), culminant à plus de 1500 m. Nous garderons plusieurs contacts visuels avec les 3 Becs pendant le week-end. Nous ferons un petit bout de la route qui s'enfonce dans le synclinal pour nous imprégner du site,

mais, pressés un peu par l'horaire, nous n'irons pas au bout cette fois-ci. Nous sortons de cette forteresse naturelle par le pertuis (trou en vieux françois), une cluse étroite et par une descente agréable arrivons jusqu'au village animé de Saou. Nous n'y restons pas. La plaine agricole que nous avons rejointe est large et verdoyante. Le Roubion descend tranquillement et nous le suivons sur quelques kilomètres.

Avant de nous engouffrer dans les gorges, nous prenons à gauche pour grimper gentiment de 140 m de dénivelé environ, avant de redescendre à nouveau. Il est temps de s'arrêter pour casser la croûte. Nous le ferons au bord de la route, bien exposé au soleil et compte tenu de l’absence de circulation sur ces petites routes, ce sera très agréable. Après la pause, nous allons continuer de grimper avec des moyennes de pourcentage taquinant les 7% et enquiller les petits cols. La route nous offre de très beaux points de vue. Nous faisons un petit détour pour aller admirer de près la splendide chapelle romane de Comps, parfaitement restaurée par l'association locale. Elle est juchée sur un point haut entre 2 vallées, ce qui la met très bien en valeur.
Cimetière et chapelle romane de Comps
Cimetière et chapelle romane de Comps

Le reste de l’après-midi se fera dans ces beaux paysages.

Vue du Col de Vesc
Vue du Col de Vesc

Après une redescente vers Crupies, nous rejoignons la D70, axe plus important reliant Nyons à Valence, un peu plus passante, où nous retrouvons quelques motos. Il se fait tard donc elles ne sont plus bien nombreuses; ça n’est pas bien gênant. Cela nous conforte juste dans le choix de passer “par en haut” aujourd'hui en évitant cet axe. Nous remontons le Roubion jusqu’au village de Bouvières, terme de notre journée. Ça tombe bien, il s’y trouve un bar restaurant/épicerie où nous pouvons acheter de quoi pique-niquer le lendemain. Nous grimpons chez nos hôtes Warmshowers qui nous ont préparé une toute petite mais très mignonne chambre. Ils nous ont tout expliqué et mis à l’aise : ils nous rejoindrons dans la soirée pour un dîner hyper sympa. Une très belle rencontre. Cette nouvelle amitié restera.

Nous avons discuté avec Pieter hier soir de nos plans pour ce dimanche et observé la carte. Notre plan initial de revenir par la vallée de la Roanne et St Nazaire-le-Désert nous semble vraiment trop court. Du coup, nous optons pour un itinéraire qui pousse jusqu’à La-Motte-Chalancon, au Sud, pour revenir ensuite vers le Nord par St Nazaire-le-Désert et rejoindre notre voiture près de Saillans. Ça rallonge de presque 40 km et surtout, ça fait passer le cumul de dénivelé de 430 m à 1100 m. Mais ça nous procure une belle journée de vélo. Nous ne regretterons rien du tout. Malgré le vent qui souffle en bourrasque (du Sud, heureusement), le temps est beau encore ce matin et les paysages sont splendides.
Après le passage au Col de Pré-Guittard, nous descendons dans une très belle vallée.

La montagne d’Angèle nous toise
La montagne d’Angèle nous toise
Pause “Bienvenue à la ferme” pour ravito de picodons et de noix fraîches (1 kg à ramener chez nous!), c’est notre (petite) contribution à l’économie locale, nous sommes partis pour une descente très agréable dans la gorge frayée par le torrent d’Arnayon. C’est un véritable cours de géologie à ciel ouvert qui se déroule sous nos yeux:
Formations marno-calcaires typiques
Formations marno-calcaires typiques
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Nous arrivons vers 11h à La-Motte-Chalancon, passons visiter l’église paroissiale
Eglise paroissiale de La-Motte-Chalancon
Eglise paroissiale de La-Motte-Chalancon

puis nous repartons vers le Nord pour la grosse montée de la journée: le col des Roustans à 1028m (la Motte est à 550m).
C’est encore une fois une splendide montée. Le village de Chalancon nous regarde de haut et nous motive.

Chalancon et le Pas de l’échelle
Chalancon et le Pas de l’échelle

Il est perché, blotti sous le rocher. Sa micro mairie et son église ne manquent pas de charme, mais c’est la vue cers la vallée qui donne tout son caractère à ce village. Les dernières maisons passées, nous sommes à nouveau dans un “pas” (de l’échelle) spectaculaire: un passage de la route dans une brèche taillée dans le rocher (départ d’une via ferrata).

Pas de l’échelle
Pas de l’échelle
Comme on peut l’imaginer, dès la sortie du pas, le paysage change complètement.
La Combe de Chalancon
La Combe de Chalancon

Le vent nous pousse dans le dos jusqu’au col des Roustans. La vue change à nouveau. Les 3 Becs reviennent dans le paysage.

Vue du Col des roustans. Au loin, à gauche, les 3 Becs
Vue du Col des roustans
Au loin, à gauche, les 3 Becs

La descente sur Volvent est très belle encore. Nous ferons notre halte pique-nique dans ce tout petit village, abrité derrière l’église car le vent est devenu frais. La pause ne s’éternise pas. La descente, quasiment continue sur les 40 km depuis le col jusqu'à notre voiture, nous fait traverser de vastes et très beaux paysages où la présence humaine est rare.

Montagne de Boutarinard
Montagne de Boutarinard
Saint-Nazaire-le-Désert, prochain bourg que nous traverserons, porte bien son nom.
Légère remontée et je découvre cette route et ses très beaux lacets qui me font de l’œil.
Lacets de la route de Brette
Lacets de la route de Brette
Mais non. Même si la tentation est grande, ce sera pour une autre fois, probablement tout seul. Brette, le village desservi, est un cul de sac, à moins de passer en mode gravel.
La descente reprend, les paysages sont toujours aussi beaux et nous arrivons à St Nazaire-le-Désert. C’est un peu tristounet car tout est fermé en cette période Covid et ses restrictions. En plus, c’est la toute fin de saison.
Eglise paroissiale de St-Nazaire-le-Désert
Eglise paroissiale de St-Nazaire-le-Désert

A St Nazaire, nous retrouvons la Roanne, rivière que nous allons suivre jusqu’à la Drôme. A la sortie, je vois le panneau indiquant “Rochefourchat”, situé à 5 km de cette route en cul de sac, encore une fois. La visite du plus petit village de France (1 habitant recensé en 2014) sera pour le prochain tour cyclo dans la région.
La vallée de la Roanne est une perle rare. D’abord relativement ouverte, elle est cultivée dans son lit alluvial. Mais rapidement, la rivière devient torrent et le lit devient gorges.

Gorges de la Roanne
Gorges de la Roanne
Malgré les pluies orageuses de l’avant-veille, l’eau est d’un magnifique bleu clair, tendance turquoise, selon la lumière.

Les couleurs d’automne se combinent pour nous offrir des tableaux dont nous ne nous lassons pas. C’est pas bon pour la moyenne.
Tout ceci se termine à St Benoît-en-Diois, village perché que nous ne ferons qu’admirer depuis la route sans avoir le temps d’y entrer.
Village perché de St-Benoît-en-Diois
Village perché de St-Benoît-en-Diois
Il est assez tard. La vallée de la Drôme est rejointe et avec elle quelques kilomètres sur une route large et assez passante. C’est bien peu pour 2 jours et environ 140 km sur des toutes petites routes calmes.
Nous arrivons à la voiture vers 17h20, en fin d’après-midi de ce premier jour à l’heure d’hiver. 2 journées de vélo exceptionnelles, autant par les paysages traversés, le patrimoine culturel, géologique découvert que les personnes rencontrées grâce à l’accueil Warmshowers.

Voici la trace de ces 2 jours:

Quelques infos sur mon vélo:

J’étais parti avec mon vélo de voyage/ex-VTT (voir détails sur la page ici), chaussé de ses nouveaux pneus Compass/René Herse souples Naches Pass en 26"x1.8 (26"x40 mm). Je suis ravi de ces pneus qui permettent à ce vélo de se comporter comme une randonneuse route (pas légère), même sur chemins/pistes.
Nous étions partis avec sac de couchage et change, affaires de toilette; donc presque comme en mode “carte bleue”. Nous transportions juste les affaires du midi plus quelques bribes apportées à nos hôtes (mais 1 kg de noix achetées en route). Evidemment, nous avions aussi des affaires un peu plus chaudes et donc encombrantes, compte tenu de la saison et de l’altitude.

Tout était parfait. Certes, le vent a soufflé un peu fort et en rafales; certes, le ciel s’est couvert dès la fin de la matinée de dimanche. Mais pour une rando itinérante fin octobre, c’était juste génial.
La beauté des couleurs d’automne a rendu les paysages déjà splendides d’habitude tout à fait exceptionnels. Je conseille donc vivement cette région aux vacances de la Toussaint, même si les journées sont raccourcies.

2 commentaires:

  1. Merci pour ce récit vivant et les jolies photos ! J'ai bien noté l'itinéraire pour éviter les élucubrations fantaisistes dont nous pouvons être capables !! :)

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  2. Super! Vous allez vous régaler!

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