"Les invités, c’est comme le poisson frais : le premier jour, c’est délicieux ; le second ça va encore et au troisième jour ça commence à puer ".
Silence d’une seconde à la table du petit déjeuner avec mon frère qui nous accueille depuis … 4 jours.
On éclate de rire. Content de son effet, le moment était parfaitement choisi pour déterrer cet aphorisme sorti par ma tante paternelle il y a plus de 50 ans lors d’un repas auquel assistait un collègue de mon père venu de Nouvelle Zélande qui s’était installé depuis presqu’un mois dans la maison d’été familiale où nous étions ensemble.
Heureusement quand même que nous étions en tenue cycliste, nos vélos chargés, manifestement sur le départ…
Après les aurevoirs et photos de rigueur, on fait le détour par le centre village, charmant le matin. Catherine n’y était pas encore passé depuis notre arrivée à St Pierre. Ça vaut bien 10mn et de toutes façons, il nous faut du pain frais pour midi.
Oléron étant notre but de voyage, on aurait pu se sentir dans l’humeur d’un départ de retour. Mais le ciel est trop bleu ce matin, le projet des 5 jours suivants trop alléchant pour ça. Nous repartons guillerets, heureux de nous retrouver tous les 2, vélos harnachés en mode itinérance et continuer notre découverte de cette belle partie de l’Aquitaine. Ravis bien sûr de ces 3 jours à passer du bon temps avec mon frère et ma belle-sœur et à explorer l’île d’Oléron avec eux.
Cette sensation de poursuivre ce que nous avions commencé plutôt que de revenir au bercail tient aussi aux plans qu’on a pour ces 5 prochains jours : visite de Rochefort, de l’Hermione, du pont transbordeur et de la corderie Royale; remontée plus ou moins par la Flow-vélo en suivant (de loin) la Charente jusqu’à Angoulême en passant par Saintes et Cognac. Un projet assez différent du premier (avant le confinement) qui prévoyait un retour sur Bordeaux par la rive droite de la Gironde.
Le plan de la journée est de quitter Oléron au (presque) plus court pour avoir du temps pour découvrir Brouage et dans l’idéal, passer sur l’île Madame avant de remonter la Charente jusqu’à la cité de l’arsenal royal où nous ferons étape le soir venu.
Nous atteignons le viaduc après une petite heure de vélo. Le vent de côté, qui m’inquiétait un peu car je l’imaginais bien plus fort, reste facilement maîtrisable. Me voilà rassuré. La vue sur le coureau, cet espace étroit entre île et terre ferme, largement occupé par l’estran, est parfaite. Nous observons quelques “plates” au travail, véritables “tracteurs marins” dédiés à l’exploitation ostréicole; à défaut d’autres bateaux, quasiment absents de la zone (saison, faible profondeur peu propice à la navigation de toute embarcation tirant un peu d’eau ?).
Le pont franchi, nous revenons jusqu’à la pointe du Chapus dont on peut imaginer l’importance avant la construction du viaduc. S’y trouvent une ancienne gare terminus, puisqu’au tournant du 20eme siècle c’est en train que les touristes à destination de St Trojan voyagent et un port, principalement occupé par des plates. Il faut dire qu'il assèche totalement 2 fois par jour, n’est doté d’aucune écluse et que sa profondeur est faible.
Nous n’y restons que quelques minutes : notre objectif est la citadelle de Brouage, où nous pensons pouvoir arriver pour casser la croûte. Nous la découvrons d’un coup, tout du moins son enceinte fortifiée, au détour d’un virage.
Cette petite ville – originairement un port au milieu des marais salants – a été transformée en citadelle donc servant un objectif militaire avant de sombrer dans l’abandon, puis d’être bien réhabilitée. Elle est représentative de l’évolution de notre société depuis la fin du 20eme siècle, qui a su mobiliser des énergies pour reconstruire un patrimoine historique, architectural et tout simplement faire revivre des lieux ayant perdu leur rôle initial. J’avoue faire partie des gens qui y sont sensibles. Il ne s’agit pas seulement de “beauté”, de pittoresque ou comme on dit désormais d’être “instagramable”; ces lieux nous ancrent dans une histoire et une géographie.
Après notre pique-nique et le sacro-saint café de midi siroté en terrasse,
nous repartons dans le marais par un monotrace très fleuri et heureusement très roulant (mais pas très long).
Il débouche sur une voie agricole permettant de longer la réserve ornithologique. Des affûts facilitent l’observation de quelques limicoles, échassiers (dont des toujours jolies cigognes blanches) et aussi de furtifs canards difficiles à identifier en vol; sans oublier un busard cendré. A un moment, la route tangente le littoral et nous offre un accès à une immense grève, véritable paradis pour oiseaux dont le gravelot à collier interrompu qui y niche. À marée basse, l’eau se trouve à plus de 4km. Malheureusement ça n’est pas le cas, ce qui augure mal l’accomplissement de notre projet d’aller rouler sur l’île Madame. Nous n’en sommes plus qu’à quelques kilomètres mais elle n’est accessible qu’à marée basse en empruntant la passe des bœufs, un chemin submersible praticable à pieds ou à vélo.
Effectivement, arrivés au Port des Barques, nous ne pourrons que fantasmer à partir de la terre ferme sur cet îlot si petit qu’il n’y a qu’une exploitation agricole, sur son littoral riche de coquillages et d’oiseaux. Nous ne pourrons passer à la croix de galets, mémorial des 254 prêtres martyrs de la révolution morts et enterrés en cet endroit où ils avaient été déportés. Avec un jour de plus, nous aurions planté la tente dans le coin (bivouac sur l’île ?) mais il nous faut continuer. Rochefort n’est distante que de 10 km à vol d’oiseau. Ca sera rapide.
Depuis les points hauts et dégagés nous apercevons le sommet du pont transbordeur que nous prévoyons d’aller visiter. Mais c’est à Soubise que nous traversons la Charente, en empruntant un petit bac pour cyclistes et piétons.
Un gros navire passe. J’ignorais que Rochefort continue de disposer d’un port de commerce. Nous avons rejoint l’itinéraire de l’Eurovélo 1, la vélodyssée et de la Flow Vélo, que nous allons suivre pendant les 3 prochains jours (avec beaucoup de liberté). Sur le bac nous échangeons avec 2 cyclos autochtones et sympas qui ont néanmoins douché nos ambitions touristiques. 1) l’Hermione n’est pas à Rochefort en cette fin avril car elle est partie à Bayonne pour de gros travaux sur sa coque (elle a été mal construite, selon leurs dires, avec du bois pas assez sec). 2) le pont transbordeur est en travaux cette semaine et donc fermé au public. Ca ne nous empêchera pas de le rejoindre directement en suivant la piste cyclable qui longe la Charente pour aller le voir de près. Par contre, nous devrons changer notre itinéraire du lendemain car nous avions prévu de quitter la ville par là.
Ce modèle de pont n’a été construit qu’en 4 exemplaires dans le monde. Il fonctionne sur le principe d’une nacelle accrochée par des câbles à un charriot sur rails placés tout en haut de l’ouvrage, se déplaçant d’un bord à l’autre par translation. Cette nacelle est une sorte de section du tablier du pont, qui se “raccorde” aux routes des deux côtés du fleuve. La hauteur est prévue pour laisser passer les navires imposants y compris bien sût le “fameux trois-mâts”.
Ca nous aurait amusé de franchir la Charente de cette manière; mais bon, ça sera pour une prochaine fois.
Arrivés à 17h30 au camping municipal de Rochefort, nous sommes heureux de pouvoir bénéficier du tarif de 8€40 à nous 2 pour la nuit, sur un grand emplacement: le tarif randonneur (à pieds ou à vélo). Ce camping est très bien équipé, propre et parfaitement placé à un jet de pierre du centre historique. Rapport qualité prix encore jamais vu.
Le lendemain, la corderie ouvrant à 10h, nous avons une petite heure devant nous pour parcourir la jolie ville de Rochefort en faisant le détour par la maison de Pierre Loti, le grand écrivain natif de la ville dont la maison est transformée en musée. A cause de la grande admiration de mon père pour l’auteur de “pêcheur d’Islande” j’avoue que ça m’aurait intéressé de visiter ce musée mais il nous faudra revenir pour cela aussi car il subit de très gros travaux de réhabilitation pendant plusieurs mois. Nous poursuivons donc nos déambulations en ville qui nous mènent sur la place de la mairie où on a failli manquer l’attraction du coin: les statues des sœurs Dorléac, icônes de la comédie musicale célébrissime “Les demoiselles de Rochefort”. Heureusement, un papi cyclo à ses heures avec qui nous bavardions nous a opportunément rappelé qu’on ne pouvait passer par la ville sans les prendre en photos (selon lui, des gens viennent de loin pour se prendre en selfie devant elles).
De là, nous rejoignons le musée de la corderie,
où nous serons passablement dérangés pendant la visite par l’équipe de production qui tourne pour M6 un épisode d’une série de téléréalité. La tambouille de ce genre de programme est tout aussi énervante à entendre au tournage que devant le poste de TV (commentaires à 2 balles, productrice qui leur souffle ce qu’ils doivent dire ce qui est sensé être drôle, etc.). J’avoue être aussi resté sur ma faim au sujet du bâtiment de la corderie, magnifique de l’extérieur mais dont la longueur exceptionnelle ne se perçoit pas de l’intérieur puisque la transformation en musée s’est faite en le tronçonnant en de multiples salles. Après-coup, malgré le désagrément du tournage, on se dit qu’on a quand même pu visiter; s’ils avaient fermé au public, on aurait fait chou blanc sur toutes les visites prévues dans la ville.
Les 11 coups ont déjà sonné à l’horloge depuis un petit moment quand nous nous mettons en route et quittons Rochefort par la Flow Vélo. Au vu de l’heure je me dis que si on avait visité tous les sites qu’on avait en tête, on y aurait passé la journée. Donc finalement, je prend tout cela comme une invitation à revenir.
Surprenant petit port de plaisance.
Petit ratage dans la préparation, nous omettons de traverser la Charente sur le Pont suspendu de Tonnay, comme le recommande Laurette sur leur blog (je viens de consulter leur blog: ils ont fait quasiment le même voyage que nous).
Il nous faut avancer car l’étape de ce soir est prévue à Saintes et nous voulons faire le détour pour par le château de la Roche Courbon. Gros coup de cœur pour son parc à la française où nous aurons grand plaisir à flâner.
On fera l’impasse sur la visite de l’intérieur avec guide, et aussi sur la promenade de quelques km dans le bois avec la visite des sites archéologiques: on a quand même envie d’arriver à Saintes pas trop tard! Le compteur n’affiche que 31 malheureux km depuis Rochefort et nous passerons encore presque 2 heures encore sans rouler! Donc on se bouge un peu, même si on s’arrêtera quand même brièvement, intrigués par 2 cyclistes immobiles en plein champs: des épouvantails !
Arrivée au camping vers 17h30. Parfait pour installer la tente et partir faire les courses après, tout en prenant un peu de temps pour profiter de la belle lumière du soir qui met la petite ville bien en valeur.
Le lendemain, nous plions la tente après quelques heures de pluie qui tambourine sur notre tente. Elle s’arrête opportunément, pendant le petit dej que nous prenons abrités tant bien que mal, mais la tente que je charge sur le porte-bagage doit atteindre les 5 kg tant elle est mouillée. Nous commençons comme d’habitude par un petit programme de vagabondage dans la ville. En commençant par les arènes car, je l’ignorais avant ce voyage, Saintes était une ville importante de Gaule du temps des romains.
Nous terminons par la très jolie “abbaye aux dames”, très bel exemple de bâtiments religieux du style roman saintongeais. On n’est pas d’humeur à nous éterniser donc on doit louper plein de choses intéressantes à voir mais ça vallait quand même le coup de s’y arrêter.
On repart sous un ciel gris mais sans pluie (et sans vent). La chance continue de rouler avec nous.
L’idée de nous coltiner la Charente sur chemin de halage plat pendant 3 jours ne nous emballe pas, vous l’aurez compris. Donc on quitte Saintes par les coteaux. On voit qu’on est entré en zone d’appellation Cognac; le vignoble devient dominant, les routes peu passantes donc plutôt agréables à rouler. On a prévu de remonter une petite vallée du Coran, indiquée dans les guides comme pittoresque.
Pique-nique dans le village charmant de St Sauvan puis remontée de la vallée, très verdoyante et assez jolie en effet, mais qui, a posteriori ne mérite peut être pas tellement notre détour. Donc on trace en direction de Cognac.
Là, je dois dire qu’on est déçu. Compte tenu de l’aura de cette appellation, nous avons trouvé la ville un peu vieillotte, bourgeoise, certes, mais limite un peu défraîchie. La “maison” Hennessy, est bien placée sur les bords de la Charente, mais ça fait usine et bien que je pense que des projets sont en cours pour réhabiliter le “front de Charente”, ça n’est pas encore folichon.
Donc pas trop de temps passé dans cette ville. Et surtout, aucun achat. La carte bleue reste docilement dans la sacoche …
Nous quittons Cognac en renouant avec les rivages de la Charente. C’est très agréable, calme, verdoyant. C’est un peu monotone mais joli et souvent ombragé, ce qui est agréable.
On est dans un mode “tracer au plus court”, avec en tête d’arriver à l’étape de Bassac sans perdre de temps. Ca explique qu’avant Bourg-Charente, je décide, contre la proposition de cycle.travel, de prendre à droite à une fourche alors qu’il indiquait à gauche pour gratter quelques centaines de mètres. Présomptueux. Nous nous retrouvons devant les grilles du domaine de Grand Marnier. La route existe bien et continue. Je n’avais pas mal lu la carte. Mais je n’avais pas pensé à cette éventualité: si cycle.travel me préconisait un détour, il devait avoir une bonne raison. Nous sommes condamnés à rebrousser chemin.
Toujours dans notre mode “rouleur”, nous passons Jarnac sans le moindre égard pour la mémoire de F. Mitterrand (j’ai toujours trouvé cocasse, compte tenu de sa réputation, que ce président ait voulu se faire inhumer dans un bled nommé “Jarnac”) et sans intention de flâner, ne fût-ce que quelques minutes. Les belles demeures ou carrément les châteaux que notre route longe indiquent qu’on est dans une zone à “haute valeur patrimoniale”.
“Au Sud, c’est pas les corons”.
On a envie d’arriver vite à Bassac notre village étape bordant le lit de la Charente, distant d’encore 6 ou 7km. Nous avons pris contact avec une jeune communauté religieuse qui s’est installée depuis peu dans la très vieille et belle abbaye St Etienne. Nous y passerons la nuit et ne souhaitons pas arriver trop tard.
L’abbaye est très belle, encore en bon état général malgré le départ de la communauté précédente depuis une dizaine d’années. Une association des amis de l’abbaye est très dynamique associée au diocèse d’Angoulême a permis de garder les lieux à peu près sains puis a réussi à faire venir une nouvelle petite communauté qui compte occuper et redynamiser le lieu. Nous ferons connaissance et passerons de bons moments de fraternité avec eux. Leur jardin est grand. Parfait pour accueillir notre tente qui peut rapidement sécher sous le soleil déclinant.
Réveil comme d’habitude avant 7h pour moi. Je m’extirpe doucement pour aller faire une promenade exploratoire matinale comme je les aime. Le marais grouille d’oiseaux. Un loriot d’Europe se distingue par son sifflement puissant si beau et caractéristique. Impossible de le repérer, malheureusement; il reste bien caché dans les hauteurs de la futaie.
La partie basse du village borde un bras de la Charente, la Guirlande, sorte de béal construit par les moines pour leur procurer eau et énergie, ainsi que pour drainer cette partie large du lit de la rivière.
C’est charmant sous le soleil printanier matinal mais j’imagine la scène en période de crues…
L’office du matin à 8h en petit comité permet de démarrer la journée sous de bons auspices.
Petit déjeuner avec Philippe, le menuisier très sympa et serviable qui donne un sacré coup de main dans les travaux de rénovation de ce vieux bâtiment ; puis chargement des vélos et on repart très tranquillement par les bords de la rivière, cette fois-ci à deux et sur nos vélos, sur mes pas de la première heure.
Notre journée pourrait être très courte car nous terminons notre périple à Angoulême, distante de seulement 15km par la route directe. Je me suis mis d’accord avec notre hôte Warmshowers de nous retrouver en début d’aprem chez lui, à 3 km du centre. Ça nous permet de suivre la Flow Vélo et les méandres de la rivière, de flâner un peu dans cette section très agréable, comme à St Simon, 6 km plus loin.
On y arrive par le port de Juac où est amarrée une réplique de gabare.
L’ambiance est romantique, quasi impressionniste. Ah, le charme des rivières un peu endormies ! L’endroit est bien choisi pour l’aménagement d’une halte vélo (même si l’outillage proposé me semble un peu gadget : la pompe ne propose qu’une interface Schrader; ce serait du bol de crever juste à côté et donc de n’avoir pas prévu d’autre pompe).
A noter que l’itinéraire balisé Flow vélo ne fait pas passer par le bourg de St Simon, situé 1 km plus loin, ce qui est un peu dommage car le village qui se donne du mal pour se présenter comme le village des gabariers, avec musée et autres aménagements, vaut le coup. C’est dû au postulat dominant des vélo-routes consistant à éviter autant que possible les routes partagées avec les voitures en privilégiant les voies en site propre ou sans circulation du tout. C’est un bon exemple illustrant l’intérêt de préparer l’itinéraire afin de déterminer soi-même les sections pendant lesquelles on suit l’itinéraire balisé sans se poser de question ou au contraire celles où on préfère se concocter des variantes plus intéressantes.
C’est au marché de Châteauneuf qu’on fera quelques emplettes pour le pique-nique, mais on oubliera bien vite l’espèce d’omelette asiatique très grasse mangée à l’ombre près de la chute d’eau du moulin que Catherine trouvera peu digeste. C’est reparti en longeant le fleuve tranquille qui offre quelques beaux points de vue au hasard d’une trouée dans la végétation.
Nouvelle erreur de jugement à la lecture de la carte. Cycle.travel avait raison encore une fois de vouloir nous faire faire un détour. Le chemin le plus court nous a crédité de quelques dizaines de mètres de dénivelé positif auxquels on ne s’attendait pas et qui se sont invités sans qu’on y soit mentalement prêts. Dans ces cas-là un méandre de plus ne fait pas de mal. Avantage : une vraie descente. Ça faisait longtemps !
Une fois revenu sur le chemin de halage, on retrouve un rythme pépère, des écluses des hameaux et des églises romanes et on se laisse porter comme ça jusqu’à Angoulême. On aurait pu continuer jusqu’à la gare et donc proche du centre, mais notre rendez-vous pris avec notre hôte Warmshowers nous oblige à quitter la Charente, cette fois-ci pour de bon et le rejoindre en traversant une banlieue qui nous replonge dans un univers urbain qu’on avait oublié depuis Bordeaux.
Daniel est un homme très sympa, très cool qui nous accueille simplement. On fait connaissance, on discute autour d’un café une bonne heure à propos de la région, d’Angoulême, etc. puis il nous quittera en nous laissant sa maison pour nous tous seuls. Occupé ce week-end, il ne reviendra pas dormir chez lui.
On a quand même envie d’aller découvrir cette ville qui nous est totalement inconnue donc on repart légers sans tarder. Catherine a repéré un circuit sur le site de l’Office de tourisme de la ville qui est plutôt tracé sur le thème du street art et de la BD.
On avait été prévenu par Daniel: ça grimpe pour accéder au plateau où la ville a été construite. On va tenter de suivre l’itinéraire un moment puis nous flâneront, en déambulant, à l’instinct, pour terminer à une terrasse avec un bière fraîche.
La vue du haut des remparts est belle.
Mais nous avons trouvé le centre-ville un peu “fané”. On voit bien que cette ville moyenne soufre. Elle fut très industrielle mais a perdu pas mal d’emploi suite à des fermetures. Heureusement, le festival de la BD lui apporte une superbe notoriété, une image jeune et surtout des emplois dans le cinéma d’animation.
J’imagine que ce côté vieillot est aussi une conséquence de la gestion calamiteuse et même frauduleuse de la ville par l’ancien maire condamné à plusieurs reprises: Jean-Michel Boucheron. La ville peine à se remettre des emprunts toxiques qui ont été contractés et qui ont englouti des sommes considérables sans aucun bénéfice pour la population. La page est tournée, mais le retard accumulé ne se rattrape pas.
Après une bière prise à une terrasse agréable dans le vieux centre, nous échappons de justesse à l’orage et regagnons notre gîte d’un soir.
Le lendemain dimanche, nous prenons le TER pour Bordeaux vers 9h00. Il ne nous restera que 35 km à rouler car la ligne SNCF est en travaux et il faudrait prendre un autocar TER ce qui n’est pas possible avec nos vélos. Nous rejoignons donc Saint André de Cubzac à vélo (35 km) pour finir de boucler notre boucle et revenir à Bordeau. Nous avons une après-midi pour faire les touristes dans cette très belle ville mais qui nous semble décalée avec ce qu’on a vu pendant cette randonnée de 11 jours (dont 3 à Oléron).
Le retour en Intercités jusqu'à Montpellier se passe sans le moindre souci. Avant minuit nos montures sont à l'écurie, nous sommes rentrés au bercail. Super vacances dans une très belle région qu'on est content d'avoir découverte au printemps, hors périodes de chaleurs et de grosse affluence touristique.
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