C’est un voyage prévu et annulé déjà 2 fois qui commence en Argonne en ce dimanche de juillet. Un périple de 13 jours qui nous mènera de la Meuse (55) vers la Belgique, un petit bout de Pays Bas, la région de l’Eifel au Sud de l’Allemagne le Luxembourg d’où nous reviendrons à notre point de départ par un bout de Meurthe-et-Moselle (54) avec l’aide du TER. Motivation: découvrir, visiter de la famille, échapper à la chaleur du Sud.
L’Argonne, est un pays de forêts, charnière géologique et géographique entre la vallée de la Meuse et la Champagne.
Eglise abbatiale cistercienne de Lachalade
L’Argonne est plus souvent connue pour des raisons historiques comme l’arrestation de Louis XVI à Varennes lors de sa fuite de Paris en 1791 et surtout les effroyables combats qui se déroulèrent lors de la première guerre mondiale dans ce territoire si proche du front. Notre itinéraire, pourtant tracé sur carte routière sans intention d’en faire un circuit historique, nous immergera dans l’histoire tragique d’il y a un siècle en nous conduisant parmi les stigmates du conflit: ici un cimetière militaire français, là allemand, plus loin américain. Même sans les rechercher, on ne peut les éviter.
Mémorial américain à Varennes-en-Argonne
Et donc, forcément s’y arrêter, ne fut-ce que quelques minutes, repenser à cette tragédie mondiale et ce gâchis humain. Impossible d’en faire abstraction. A Montfaucon, c’est sur une butte bien raide que nous grimpons en silence et pacifiquement sur notre destrier alors qu’il y a plus de 100 ans ce sont les troupes américaines qui se sacrifiaient en grand nombre pour conquérir ce point stratégique, probablement dans un feu assourdissant et obtenir le 26 septembre 1918 la victoire de la bataille Meuse-Argonne qui jouera un rôle dans la victoire ultime menant à l’armistice.
Restes de l’église de Montfaucon, Argonne
Nous avons commencé par une petite étape, permettant à ma cyclote de se rassurer compte tenu d’un certain nombre de douleurs articulaires ou musculaires qui l’embêtent depuis plusieurs mois; et aussi de nous épargner un gros orage. Nous serons donc inhabituellement tôt au camping, ce qui nous a permis de visiter le village de Dun/Meuse et son église perchée sur un éperon d’où elle domine la rivière et son large lit.
Eglise de Dun-sur-Meuse
Dun-sur-Meuse vue de l’église
Bon camping avec baignade dans le lac où nous verrons quelques cyclistes car c’est une étape sur la Meuse à vélo, la vélo-route qui suit le fleuve.
Le lendemain, par contre, l’étape sera plus longue. Sur les bords des routes nous repérons souvent ces bornes imposantes qui matérialisent les positions atteintes par les troupes américaines au moment de la signature de l’armistice en novembre 1918.
Bornes avancée troupes américaines au 11/11/1918
Porte de la première enceinte citadelle de Montmédy
Le temps s’est mis au beau sans être trop chaud. Super. C’est ce qu’on cherchait.
Notre objectif est d’atteindre Florentville en Belgique ce soir, en passant par l’abbaye d’Orval pour la visiter.
Ces routes nous font passer par une surprenante basilique plantée en pleine campagne, ND d’Avioth, surnommée la “basilique des champs”.
Notre-Dame d’Avioth, “basilique des champs”
Nous approchons tant et si bien la frontière que nous tombons sur ce poste de douane "vintage.
Ces petites routes nous ont bien plu
jusqu’à ce que, sur l’une d’elles située quasiment sur la frontière, un flot de frontaliers nous importune d’une manière assez incroyable. Arrêtés sur cette route étroite, moi d’un côté et Catherine de l’autre pour une petite pause photo,
une voiture approche à bonne allure et passe entre nous sans même ralentir ! Un peu plus loin, nous rattrapons un monsieur âgé marchant sur la route et je ne peux m'empêcher de m'arrêter à son niveau pour lui demander si ce que nous venons d’expérimenter est exceptionnel ou habituel. Il me confirme que matin et soir, c’est comme ça avec les frontaliers qui partent ou reviennent du Luxembourg.
Qu’à cela ne tienne, 300 m plus loin nous sommes en Belgique sans que rien n’ait marqué le passage de la frontière, si ce n’est l’état et la largeur de la route, bien plus confortable pour rouler. Nous arrivons rapidement à Orval, une abbaye connue et même reconnue pour sa bière trappiste. C’est splendide.
La visite est très intéressante; nous la conseillons vivement à ceux qui viendraient dans le coin.
L’abbaye est blottie au bas d’un vallon creusé dans les contreforts des Ardennes. Logiquement, la suite de notre itinéraire grimpe dans la forêt avec 2 passages bien raides car il nous faut nous hisser au niveau de la vallée de la Semois qui constitue un seuil des Ardennes, 150 m plus haut. Le paysage change totalement mais à ce stade c’est surtout la recherche du camping qui nous occupe. On arrive trop tard pour le premier. Heureusement, car le second nous convient beaucoup mieux, situé sur une ferme équestre. Les propriétaires nous accueillent de manière sympathique et dans la bonne humeur belge malgré l’heure tardive.
Une grosse journée s’est passée avec 72 km et 750m de D+ (contre 600 de D-).
Le troisième jour nous permettra de rejoindre Belvaux, charmant petit village sur la Lesse où nous ferons étape chez mon cousin. Le but est d’y arriver en milieu d’après-midi pour pouvoir passer un peu de temps ensemble. Nous commençons par suivre la Semois qui serpente dans des paysages encore très ouverts, alternant forêts, zones agricoles de polyculture-élevage, bien différents de ceux, plus encaissés et forestiers dont je me souviens, qui se trouvent plus en aval vers Bouillon.
Dans la forêt de Sainte Cécile, à l’ombre des conifères,
nous sommes invités à faire une pause pour une demi-heure d’orgie de framboises sauvages délicieuses.
S’ensuivront une série de descentes et de montées, au gré des affluents rive droite de la Meuse qui nous mèneront à Tellin à la limite Ardennes/Famenne avant notre dernière descente de la journée vers Belvaux et les bords de la Lesse, notre destination.
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